Les choses graves

Sur scène apparaît une impressionnante créature qui marche vers nous. C’est une femme dans un grand costume fait de multiples couches de tissus. Elle bouge au ralenti et semble passer par une myriade d’émotions intenses qu’elle exprime avec son visage et le reste de son corps. Elle a l’air d’être coincée dans un autre monde, elle a l’air d’être dans sa bulle. Peut-être qu’elle se remémore des souvenirs difficiles, des émotions négatives et fortes. Pendant ce temps, au bord de la scène, un pianiste joue des morceaux légers, il la regarde, un peu comme nous, il se demande pourquoi elle ne répond pas, il se demande ce qu’elle est en train de vivre.

Autour d’elle, les rayons lumineux sont difractés par des matériaux brillants, la lumière transperce des objets en verre en créant des prismes et des kaléidoscopes colorés qui partent dans tous les sens, un peu comme ses émotions.

Au bout d’un moment, les deux personnages se réunissent pour se rappeler de tous les superlatifs d’enfance : leurs plus grands dégoûts, leurs plus grandes hontes, leurs plus grandes peurs, leurs plus grandes bêtises, ce qui leur a semblé de plus grave.

En tant qu’adultes, qu’est-ce qu’on garde de tout ça ? Iels nous invitent à la « table des adultes » et nous racontent les traces du passé qui ont, aujourd’hui encore, une grande importance, et celles qui, avec le temps, sont devenues plus légères, peut-être même rigolotes, alors que dans le passé, elles semblaient prendre toute la place.

Théâtre de Vidy, Lausanne, 24.11.-7.12.2025
Pavillon ADC, Genève, janvier 2026 (dates à définir)